(Février 2020)
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Jour 15
Kia Ora Nouvelle-Zélande 🇳🇿,
Et nous voilà dans un premier avion qui va nous emmener à 17h de toi puis viendra le second qui rajoutera 8h de plus à nos adieux.
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il faut te mériter pour te découvrir. Nous n’étions jamais allés aussi loin et aussi bas de toute notre vie. Un an que nous te convoitions et un an que nous te fantasmions. Dans notre imaginaire, rien que le voyage était une expérience unique ; alors nous espérions beaucoup de cette nouvelle aventure.
C’est peut-être du fait de cette si longue attente que nous avons été légèrement « déçus » lors de notre première rencontre.
Ton île du Nord nous a donné l’impression d’arriver aux USA (côte ouest) et a mis du temps à nous happer dans l’excitation et la soif de découverte qui motivent notre trio dans les voyages.
Nous avons évidemment pris du bon temps et avons passé d’excellents moments sur ton île, mais ils nous semblaient être davantage dûs aux activités inédites concoctées par Manu que suscités par ton environnement. Nous avons mis quelques jours pour comprendre que ces loisirs atypiques (saut à l’élastique, spéléologie…) prenaient une autre dimension chez toi et uniquement chez toi.
Tu nous as définitivement conquis, et sans aucun mal, avec ton île du Sud. Nous avons retrouvé le sel qui anime notre passion du voyage en découvrant tes immenses trésors naturels : prairies, pâturages, montagnes, volcans, lacs, falaises, grottes, arches, jungles, plages, cascades, curiosités géologiques… nous ont bien des fois subjugués.
Sans parler de la faune qui animait chacun de ces décors : oiseaux, poissons, kiwis, moutons, daims, pingouins, phoques, alpagas… Nous garderons toujours dans nos esprits l’émotion à l’approche de tes énormes baleines et bien plus encore celle de notre danse avec les dauphins. Cette dernière activité sera évidemment le moment fort de notre histoire car nous sommes convaincus d’avoir vécu un véritable privilège en communiant, sans la troubler, avec la nature.
Quelques bémols à ce magnifique tableau qui te rendent atypique, unique et charmante à la fois :
Tu as troublé nos nuits avec tes 12h de décalage et nul doute que nous penserons à toi encore pendant quelques nuits à notre retour en France.
Tu nous as rappelé que le soleil restait dangereux même derrière un épais brouillard et que ta couche d’ozone n’était plus très imperméable.
Tiens, les nuages, parlons-en ! Nous pensions trouver l’été en arrivant chez toi et dans notre inconscient l’été se conjugue avec soleil et ciel bleu. Bien que tu nous aies épargnés la pluie pendant 15 jours et que la température oscillait entre 15 et 25º, le ciel s’habillait le plus souvent de cumulus, voire d’un épais voile blanc. Nous te pardonnons car nombreux clichés de panoramas furent sublimés par quelques journées de ciel bleu ou par la présence de quelques aspérités dans le ciel qui donnent du relief aux photos.
Est-il vraiment utile de te parler de ta gastronomie ou de ton « vin » ? Même si tu y mets beaucoup d’efforts, il faudrait que tu puises bien plus tes influences chez tes visiteurs asiatiques ou européens plutôt que chez les américains😉.
On comprend vite que tu es séduisante et que tu plais dans le monde entier car nous sommes nombreux à te convoiter. Le peuple asiatique semble très friand de tes charmes, les Australiens en voisins proches (3h de vol tout de même) ne sont jamais loin et les Européens plus lointains sont un peu moins nombreux. Heureusement que tes environnements et sites naturels sont immenses car ils permettent de pouvoir profiter de toi sans que nous nous disputions tes faveurs.
Parlons des tiens et de ceux qui prennent soin au jour le jour de ta terre et de tes trésors. Comme dans beaucoup de nos rencontres, tes habitants sont gentils et serviables. D’origine Maoris ou non, tatoués ou non (plus rare !), le sourire et le plaisir de rendre service ne sont jamais très loin. Même notre passage en douane, d’habitude si formel et froid, se révélera être un moment agréable.
Ils prennent soin de toi et ils nous le font savoir avec maints rappels aux règles de préservation de la faune et de la flore et plus largement des ressources de notre planète. Le réveil écologique a bien eu lieu sur tes îles par de multiples petits gestes parfois insignifiants (on roule hybride, recyclage partout, pas besoin d’argent liquide, balisage des sites naturels même sur les randonnées…) mais qui paieraient si la moitié de la planète te copiait. Puisse ton Tiaki venir jusque chez nous et raisonner nos esprits paresseux. Nous l’embarquons d’ailleurs dans nos valises et tenteront de l’inculquer à notre entourage.
Il y aurait tant encore à te dire et à détailler ce pour quoi nous t’avons aimée pendant notre brève relation. Nous comprenons maintenant pourquoi tu nous as fait rêver dans de nombreuses réalisations cinématographiques, car tu ne triches pas, il n’y a pas d’effets spéciaux, tu es toi : immense, pure et sauvage.
Nous regagnons notre France qui reste notre port d’attache (notre tonneau de vin, notre meule de fromage…) mais nous garderons en mémoire cette idylle de 15 jours et tâcherons de la raconter au mieux pour que d’autres viennent succomber à tes charmes.
Voyager chez toi nous a donné le SMYle et nous avons déjà hâte de sourire à nouveau.
Poroporoaki NZ
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