Norvège

(Juillet 2022)

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Jour 9

Très belle nuit dans notre cabine douillette et moderne. Nous prenons un peu plus le temps ce matin pour nous lever et nous préparer.

Petit-déjeuner face au fjord un peu grisâtre mais il ne pleut pas et nous sentons que le soleil n’est pas très loin derrière les nuages. Nous nous sommes inscrits sur des groupes de Norvège pour préparer ce voyage et à la vue de nos photos, certains se sont étonnés du ciel bleu, alors nous sommes contents et nous sentons chanceux !

Nous allons d’ailleurs profiter de l’absence de pluie pour faire une randonnée en kayak. Mary nous attend pour une excursion guidée dans le fjord de Reine.

Nous sommes 4 kayaks en tout et après quelques préparatifs, nous nous jetons à l’eau.
Nous ne sommes pas à nos premières escapades en kayak et sommes plutôt habiles avec l’embarcation mais nous allons devoir pagayer pendant 3h30 car Mary a décidé de longer tout le vestfjord qui relie Reine à Moskenes.

Outre le challenge sportif, qui sera relevé, il y a un côté très apaisant de pagayer dans cette immense étendue d’eau. Nous sommes seuls, il n’y a pas de vague, l’eau est transparente (d’ailleurs, Mary nous encourage à la boire et nous montre l’exemple), il fait bon, très peu de bruit et la nature sauvage s’étend à perte de vue.

Une mini-ondée est venue donner un peu de relief à cette eau calme et limpide et même le bruit des petits “plocs” devient agréable.
Il est fort possible que cela soit pour des moments précisément comme ceux-là que nous aimons nos évasions.

Mary nous apprend plein de petites anecdotes comme le nom des poissons, oiseaux, les endroits dessalés du fjord, sa profondeur (149 mètres – ce qui amena, il y a 2 mois, une douzaine d’orques au beau milieu du site) et d’autres nombreuses informations locales.
Un moment suspendu, mais sportif tout de même, que nous savourons pendant toute la matinée.

Nous faisons nos adieux à Mary et comme après l’effort doit venir le réconfort, nous traversons la route pour déjeuner chez Anita.
C’est semble-t-il le point de restauration le plus coté des Lofoten ! Nous prenons un burger chacun mais attention celui-ci, appelé Winnie the Pooh, est garni de saumon fumé, d’une galette de morue frite (c’est la morue qui est frite) et de crevettes fraîches. Pas beaucoup plus light que les burgers précédents mais au moins c’est norvégien, et c’est extra frais !

Petit passage rapide à la cabine et nous repartons très vite pour aller visiter les villages aux alentours. Nous avons déjà aperçu depuis le kayak certains d’entre eux composés de nombreuses maisons rouges sur pilotis.

A ce propos, pourquoi les maisons sont-elles rouges ?

Les maisons norvégiennes sont majoritairement peintes en rouge, jaune ou blanc. Mais ce n’est pas (ou plus précisément ce n’était pas) seulement un choix esthétique.
La couleur rouge était la moins chère à fabriquer car conçue à base d’huile de foie de morue et d’ocre. Nombreuses familles vivant de l’agriculture, de la pêche ou ayant des revenus modestes avaient donc principalement des maisons rouges.
Le jaune coûtait légèrement plus cher à produire et permettait de se démarquer légèrement dans son ascension sociale… mais le plus luxueux restait la couleur blanche car il fallait à l’époque ajouter du zinc minéral pour avoir une peinture immaculée.
Dans tous les cas, la couleur de sa maison pouvait indiquer sa place sur l’échiquier social. Certains trichaient un peu en peignant seulement la façade face à la mer en blanc et le reste en rouge.

Après cette minute culture, nous visitons donc les villages de Sakrisøy et ses cabanes jaunes, Å (oui, c’est le nom du village) et ses cabines rouges ou encore Hamnøy et Sund. En dehors des codes couleurs, ils sont tous assez semblables et ne paraissent pas avoir été adaptés au tourisme.

Autres points communs, les innombrables mouettes qui testent votre ouïe (et votre patience) en permanence et les morues séchées qui éprouvent votre odorat !

Pour les mouettes, c’est leur cri incessant et particulièrement à proximité immédiate des nids où la saison des bébés bat son plein. Les nids ? Ils sont partout : sur chaque appui de fenêtre, sur les toits des maisons, sur chaque rebord disponible.

Pour les morues, l’odeur est très forte et très âpre. Il est évident que de nombreux habitants vivent de la pêche et cela se matérialise par des centaines de séchoirs en bois sur les bords de routes ou en bord de mer. La morue est pêchée en hiver puis séchée jusque début juillet (d’où son nom familier ici le “stockfisch”).

La morue séchée va être triée selon sa qualité et partira essentiellement en Italie et au Portugal. Mais il y aussi d’autres séchoirs pour accueillir uniquement les têtes. Celles-ci partent en Afrique (Nigeria) pour faire des soupes fortement protéinées. Un business très voyant et odorant sur l’île. Note pour plus tard : ne jamais manger une soupe au Nigéria !

Il est 17:30 et notre matinée sportive nous a un peu fatigués, nous décidons alors de nous relaxer dans notre magnifique cabine pour le reste de la journée. Un repas maison avec les ingrédients trouvés ici (toujours très chers) et une soirée face au fjord et bercée par nos conversations.

Vøyåger dønne le SMYle ! 🤩

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